L’écrivain Remy NGUMBU  rencontre  une jeune entrepreneure congolaise:

Parmi mes objectifs personnels figurait l’entretien avec un jeune entrepreneur évoluant sur le marché congolais. Je misais sur une amie qui, je savais, venait d’obtenir son Master en gestion des affaires, dans un pays du Maghreb. J’avais donné rendez-vous à Natasha dans l’une des crèmeries de la capitale kinoise, située dans une banlieue huppée. Elle m’avait parue prompte dans sa réponse, prête à partager ses connaissances. Ceci allait à contre-courant des préjugés historico-culturels sur les congolais, voulant qu’ils ne soient pas obligeants à partager leurs connaissances. Serait-ce la marque de la nouvelle génération des leaders congolais ? Notre rencontre débutait ainsi par des interrogations que suscitait sa personne. Le regard pénétrant, il émanait de Natacha une aura de confiance de soi propre aux entrepreneurs.

J’ouvrais mon calepin avec enthousiasme, comme elle en profitait pour ajuster sa chaise. Nous avions passé ainsi deux heures à parler de l’environnement des affaires en République démocratique du Congo ; des pratiques à éviter et des astuces recommandées.

  1. Maîtrise de son entreprise :

Natacha préconise la maîtrise de son business, c’est-à-dire, connaître dans les moindres détails son produit ou service, ses valeurs, le consommateur, le fournisseur, le prix, ses concurrents, ses processus de délivrance et aussi sa projection dans le futur de l’entreprise.

  1. Le plan d’affaire :

S’il existe une chose que les entrepreneurs aimeraient éviter, c’est bien des plus importants : le plan d’affaire ou business plan en anglais. Sa rédaction est fastidieuse, mais Natacha rassure que ce soit un passage obligé. Avant de poursuivre ses études de niveau Master, elle s’était déjà lancée dans des entreprises sans business plan. Elle avait l’impression de naviguer à vue, et lorsque vint la chute, elle fut brutale. Aujourd’hui, grâce aux connaissances acquises, elle considère suicidaire une approche entrepreneuriale sans plan d’affaire, la boussole. Elle reconnait qu’en cas d’insuffisance de capacité à élaborer son propre plan, faire recours à des experts externes parait souhaitable.

  1. L’enregistrement :

Natacha rappelle qu’il est désormais possible de faire enregistrer son entreprise en seulement trois jours via le guichet unique. Elle ajoute aussi quelque chose de très pertinent pour les entrepreneurs : le Guichet unique offre aussi un service « gratuit » de conseil aux entreprises. Il suffit de demander. C’est aussi le portail des entreprises, et par conséquent un point de départ pour recenser les concurrents potentiels qui œuvrent dans le même domaine.

En marge du Guichet unique, il existe d’autres services de l’Etat tel que la chambre de commerce ou l’Anapi qui offrent également des services intéressants, au bénéfice des entrepreneurs. Il ne suffit que de s’y rendre pour accéder aux possibilités.

Une astuce qu’elle a partagée, lorsqu’on se rend dans ces services, il faut prendre le soin de rencontrer le responsable des services et lui laisser sa carte de visite. Ce petit geste s’avère toujours utile ultérieurement.

  1. Le client est roi :

Pour mon amie, en tant qu’entrepreneur, il faut se focaliser sur le client, consommateur de son produit ou service. Connaître et maîtriser ses besoins. Ce sont ceux-ci qui orienterons l’entreprise sur les actions futures à mener.

Elle ajoute une notion importante : l’investissement dans le besoin du client. Puisque les besoins du client orientent la marche de l’entreprise, il faut y affecter les ressources nécessaires.

  1. Le mentorship :

Ce sera la révélation et l’un des moments les plus déroutants de la soirée. D’après Natacha, si trouver un mentor qui a réussi est un devoir de l’entrepreneur, trouver un mentor qui est en plus un concurrent potentiel est la clé du succès de l’entrepreneur.

Tous ces éléments aident l’entrepreneur à maintenir le cap sur ses objectifs, tout en gardant allumée la flamme de sa vision, en troquant ses rêves abstraits contre des réalisations concrètes de rêve.

Au bout de deux heures d’échange, on se disait aurevoir, Natacha et moi, sourires aux lèvres, avec un sentiment de satisfaction. Resté seul, je réalisais que nous n’avions jamais commandé la glace que nous étions venus partagée. Mais le plus important était que ces connaissances échangées fondraient non pas sur les palais des lecteurs de ces lignes, mais bien dans leurs esprits.

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